Les coulisses du blog, comment je me suis lancée

Voilà quelques temps que j’ai envie de partager avec vous tous les petits secrets du blog et je reçois régulièrement des questions en ce sens.

Que faut-il pour créer un blog, comment s’y prendre techniquement, quelles sont les compétences à avoir ou à acquérir, quel matériel pour les photos, est-ce que ça prend du temps et est-ce que ça rapporte de l’argent…

Je réponds ici à ces questions de mon point de vue personnel et partage mon expérience après 4 ans de blogging dans la joie !

Je lance mon blog, de quoi ai-je besoin ?

Les coulisses du blog - la cerise sur le maillot
Les coulisses du blog – la cerise sur le maillot

Ce qui est techniquement indispensable au lancement d’un blog

 

1. un nom de domaine

Il s’agit du nom de votre blog en .com, .fr, .blog… On privilégie un nom simple, facile à retenir et à écrire et on vérifie qu’il est dispo chez Gandi par exemple https://www.gandi.net/fr

Combien ça coûte ?

Environ 15 euros par an (à payer tous les ans donc).

Je vous conseille d’acheter les variantes les plus courantes de votre nom de domaine (a minima, le .com et le .fr) car en cas de succès, cela évite de se faire piquer son nom avec une extension courante que l’on n’aurait pas achetée.

Pour plus de simplicité, il est préférable d’acheter le nom de domaine en même temps que l’hébergement, chez le même prestataire donc. Cela vous évitera des manipulations de configuration qui peuvent sembler compliquées quand on est fâché avec l’informatique et bien souvent, un nom de domaine est offert avec l’hébergement, ce serait bête de ne pas en profiter.

2. un hébergement

C’est la maison du blog, ce qui va le rendre visible dans le monde entier. J’ai commencé chez OVH qui est un des acteurs majeurs du secteur avant de passer chez O2switch.

Un des points clés pour moi est le service client, sa capacité et sa rapidité de réponse, c’est d’ailleurs une des raisons qui m’a fait quitter OVH car bien que le service soit plutôt performant, j’ai perdu des heures (et ma patience) à chercher à les joindre dans des moments critiques.

Un atout si vous êtes néophyte en informatique (mais bon il va falloir s’y mettre un peu pour tenir votre blog ou alors déléguer à un webmaster mais cela a forcément un coût) est le déploiement de WordPress en quelques clics offert par certains hébergeurs. Cela va drôlement vous faciliter la tâche. Argument à prendre en compte au moment du choix donc.

Combien ça coûte ?

L’offre d’O2switch coûte 5€/mois et elle comprend un nom de domaine.

Il y a bien entendu d’autres hébergeurs sérieux mais ce n’est pas vraiment mon domaine. Je vous laisse vous reporter à des comparatifs sur le sujet avant de vous lancer.

https://www.01net.com/hebergeur/

3. WordPress 

Bien sûr, il est possible de créer son blog sur des plateformes qui offrent ce service (blogger, wix…). C’est plus simple mais je ne suis pas pour. Pourquoi ? Parce que pour reprendre la métaphore de la maison, c’est la différence entre être locataire et être propriétaire. Vous allez investir du temps dans ce blog, son apparence, ses contenus et ce serait bien que tout ça reste à vous non ?

L’avantage de WordPress, c’est qu’avec quelques réglages, on a un site prêt à l’emploi avec la plupart des fonctionnalités indispensables à celui-ci que ce soit

  • en front-office (la partie visible par vos lecteurs) : articles, photos, menu, moteur de recherche, fonction de partage…
  • en back-office (l’administration, la partie qui vous est réservée pour gérer votre blog) : publication d’articles, de médias (photos, vidéos…), gestion de l’apparence, de la sécurité, réponse aux commentaires, amélioration du référencement…

Combien ça coûte ?

C’est gratuit !

Envie de vous lancer ?

Voici 2 formations WordPress qui permettent de créer son site pas à pas de façon autonome :

4. un thème

Il s’agit de l’habillage graphique mais aussi fonctionnel de votre blog. En gros, le look et les principales fonctionnalités pour la navigation et l’affichage du contenu.

WordPress est livré de base avec des thèmes minimalistes mais opérationnels. Je vous vous conseille néanmoins de choisir un thème qui vous plait et qui démarquera votre blog en lui donnant une identité.

Pour le choix de votre thème, au-delà de l’aspect graphique, il faudra veiller :

  • à ce qu’il offre les fonctionnalités que vous souhaitez proposer sinon cela vous obligera à ajouter beaucoup de plugins et à vous lancer dans des paramétrages
  • à ce qu’il soit responsive (ils le sont en principe tous aujourd’hui), c’est-à-dire à ce qu’il s’adapte en fonction de la taille de l’écran
  • à sa note (s’il en a)
  • à la fréquence de mises à jour
  • à la réactivité du support

Combien ça coûte ?

Il existe évidemment des thèmes gratuits mais je vous conseille « d’investir » dans un thème payant (appelé premium) car le risque avec les thèmes gratuits est que le support et les mises à jour ne suivent pas. Le coût n’est pas très élevé (entre 30 et 50 euros) et c’est un investissement que l’on fait au départ, il n’y a plus rien à payer ensuite.

Le site le plus connu pour acheter un thème est Themeforest. Il en propose des milliers, alors n’hésitez pas à jouer avec la recherche multicritère pour trouver le vôtre.

5. des plugins

Ils vont apporter des fonctionnalités juste absolument indispensables à votre blog. La liste que je vous propose n’est pas exhaustive, il s’agit de ceux que j’ai adoptés, elle n’engage que moi :

  • pour la sécurité du blog :

o   iThemes security : sécurise les accès à votre blog, bloque les tentatives d’intrusion…

o   Updraft plus : pour faire des sauvegardes de votre contenu

  • Pour accélérer l’affichage du blog (indispensable pour le SEO, on en reparle plus bas) :

o   WP Rocket pour accélerer l’affichage du site notamment par la mise en cache du contenu

o   EWWW Image Optimizer pour optimiser les images, les rendre plus rapides à s’afficher

  • Pour améliorer les fonctionnalités côté utilisateur

o   Cookie notice affiche l’information relative aux cookies conformément à la RGPD

o   Comment reply email notification pour notifier les lecteurs d’une éventuelle réponse à leur commentaire

o   WP Comment Policy Checkbox : toujours pour se mettre en conformité avec la fameuse RGPD, ajoute une case à cocher et un lien vers la politique de confidentialité à vos formulaires (contact, abonnement à la newsletter…)

o   Ajax search lite : un outil de recherche plutôt sympa si celui fourni avec votre thème ne vous plait pas

  • Statistiques et SEO

o   Google analytics : pour suivre les statistiques de visite de votre blog, il faudra créer un compte Google analytics parallèlement

o   Yoast SEO : un guide très utile pour améliorer le référencement de votre blog

o   WP recipe maker : si votre thème n’a pas inclus de gabarit de recette enrichi, celui-ci fonctionne très bien, là aussi indispensable pour le référencement

  • Réseaux sociaux

o   Social Warfare ajoute un bouton de partage à vos articles avec un compteur du nombre de partages déjà faits

Combien ça coûte ?

La plupart des plugins existe en version gratuite et le plus souvent cela suffit, tout du moins au début… Mais pour certains, la version payante s’avère parfois nécessaire. Le prix varie alors de 20 à 100 euros pour l’année en moyenne. Mais je le répète, au début on teste la version gratuite.

Ce qui est important quand on choisit un plugin, c’est de vérifier sa compatibilité avec votre blog et si les mises à jour sont récentes. Toutes ces informations sont disponibles lors de l’ajout de l’extension via l’interface de WordPress.

Les photos

Les coulisses du blog - la cerise sur le maillot
Les coulisses du blog – la cerise sur le maillot

Un blog culinaire ce sont de chouettes recettes mais ne nous le cachons pas, pour qu’elles fassent saliver, ce sont aussi de jolies photos.

Quelques conseils…

1. Le matériel photo

Quand j’ai créé le blog, je photographiais mes assiettes avec mon téléphone et vite fait car je n’aime pas manger froid. Mais avec le temps, je me suis prise au jeu et, si au départ j’ai créé ce blog par passion pour la cuisine, je me suis aperçue que j’aimais beaucoup faire des photos. Petit à petit, j’ai essayé de rendre mes dressages et mes photos plus sympas.

Puis j’ai acheté un appareil photo, des objectifs, des fonds, des éclairages… rendus indispensables par la production de mon premier livre bientôt suivi par d’autres (5 à ce jour).

L’appareil photo que j’ai acheté pour commencer n’était pas un modèle de compétition car je ne revendique pas être photographe culinaire. La photo est une partie de ce que je produis en tant qu’auteure culinaire. Je voulais un modèle assez performant, peu encombrant, pas trop cher et bien stabilisé (car je prends souvent mes photos à main levée et avec une légère tremblote comme tout le monde).

J’ai donc opté pour un Lumix GX80 de chez Panasonic et je lui ai ajouté 1 objectif appelé pancake (20mm) et depuis 2 objectifs de chez Olympus, un 25mm et un macro.

Mise à jour 2022 : J’ai maintenant un Canon 6D mark II + objectif 50mm que j’ai décidé d’acheter pour réaliser les photos de mes livres.

Combien ça coûte ?

  • L’appareil photo Lumix coûte environ 500 € et chaque objectif entre 200 et 300 €. Le budget est plus élevé pour le Canon 6D : 1300€ pour le boîtier + 400€ pour l’objectif. Il faudra prévoir un pied de qualité (un Manfrotto par exemple) autour de 100 €
  • Les fonds photo peuvent être fabriqués maison avec des planches, des chutes de parquet, du carrelage, une palette ou des panneaux peints… On peut aussi en acheter en vinyle entre 30 et 50 € l’unité sur des sites spécialisés tels que https://www.capturebylucy.com/backdrops ou https://fondphotoboutique.com/ par exemple
  • Les éclairages sont facultatifs car on peut entièrement faire ses photos en lumière naturelle. Je vous recommande de lire les conseils de Lumir à ce sujet ici : https://voyagegourmand.fr/blog/2016/09/28/trucs-astuces-photographie-culinaire/
    Néanmoins, on a parfois des contraintes (c’est l’hiver, on ne peut cuisiner que le soir…) qui nécessitent de s’éclairer et pour avoir commencé dans ma cuisine sous l’éclairage blafard de mon plan de travail, avoir un espace éclairé avec une lumière proche de la lumière naturelle s’avère bien utile. On trouve des kits softbox à moins de 100 euros sur internet comme par exemple https://www.amazon.fr/gp/product/B07PS3Z4DZ/ref=ppx_yo_dt_b_asin_title_o03_s00?ie=UTF8&psc=1

2. Les retouches

Là aussi, ma pratique a beaucoup évolué. Au départ, comme je faisais les photos sur mon téléphone, j’utilisais les filtres proposés par celui-ci ou bien des applications mobiles de retouche. L’idée n’était pas de modifier la photo mais d’apporter un peu de luminosité, de pep’s à ces photos souvent faites à l’arrache avec un éclairage pas terrible.

Ayant en partie résolu ces problèmes (même si je continue à photographier juste avant de manger et que je manque parfois d’organisation car comme je l’ai dit précédemment, je ne suis pas photographe culinaire), j’ai souhaité maitriser mes quelques retouches ce qui était difficile avec des filtres. Et le logiciel que tout le monde utilisait autour de moi pour la retouche photo était Adobe Lightroom. Je me suis donc penchée sur la question et j’ai franchi le pas en prenant un abonnement. J’ai un peu tâtonné pour trouver mes réglages car je souhaitais apporter du relief à mes photos sans les dénaturer.

Je vous recommande cette vidéo qui vous donnera un aperçu de ce que l’on peut faire avec ce logiciel : https://www.youtube.com/watch?v=Ux43yPAcqns&feature=youtu.be

Combien ça coûte ?

L’abonnement Creative cloud pour la photo comprenant Light room et Photoshop est à 11,99 € / mois https://www.adobe.com/fr/creativecloud/photography/compare-plans.html?promoid=TBJRLNFF&mv=other

 

Marketing, contenu et développement d’audience

Les coulisses du blog - la cerise sur le maillot
Les coulisses du blog – la cerise sur le maillot

Faut-il se former au HTML, au SEO ?

Je ne suis pas vraiment formée au SEO mais j’ai de bonnes bases du fait de mon métier de consultante en communication digitale. Néanmoins, le référencement comme le développement sont des métiers bien spécifiques et mes connaissances ayant leurs limites, il a bien fallu que je mette les mains dans le cambouis comme on dit. Surtout en SEO car pour ce qui est des aspects techniques, WordPress est suffisamment bien fait pour que l’on n’ait pas besoin de notions techniques.

Le SEO en revanche est complexe mais indispensable mais complexe. Vous pouvez faire les meilleures et les plus belles recettes du monde, si on ne les trouve pas, personne ne les verra (et ne les mangera !!).

L’optimisation du référencement est une part importante du travail de blogueur et cela prend beaucoup de temps. Il faut que votre blog soit optimisé, rapide, votre contenu doit avoir les bons mots clés, bénéficier de liens entrants… Cela mériterait un article (voire 2 ou 3) et si je ne cesse de progresser en la matière, je mesure chaque jour tout ce qu’il me reste à apprendre et à faire !

Quelques liens pour avoir un aperçu de la chose :

Combien de contenus faut-il créer par mois/semaine ?

La question n’est pas vraiment la quantité mais la régularité. Vous donnez en quelque sorte rendez-vous aux lecteurs qui attendent vos recettes.

Je poste en moyenne 3 à 4 nouvelles recettes ou nouveaux articles par semaine et je remets également en avant d’anciennes recettes (que j’en profite parfois pour modifier, améliorer) chaque semaine pour donner des idées aux lecteurs du blog dans la composition de leurs menus.

Une ligne éditoriale, est-ce indispensable ?

Pour ma part, la réponse est « oui et non ». Disons que la sincérité, être moi-même, partager ce que j’aime, ce que je mange est ma ligne éditoriale. Elle s’est de ce fait construite autour d’une cuisine saine mais gourmande, presque toujours locale et de saison, dans une idée de partage, de plaisir et de joie.

J’ai créé ce blog pour me faire plaisir et au départ, pour le développer, j’ai été tentée de m’interroger sur ce qui pouvait marcher, plaire. Je me suis vite aperçue que ce n’était pas tenable dans la durée car c’est bien connu on ne peut pas plaire à tout le monde et j’en ai parfois fait les frais en commentaire. Alors j’ai vite décidé de rester juste moi-même et tant pis si certains ne se reconnaissent pas dans ce que je poste. Mes recettes ont leur public, c’est ma communauté, elle me ressemble certainement un peu et c’est ce qui fait que c’est une communauté.

Et les posts sponsorisés ?

Il m’arrive de poster des recettes sponsorisées quand le produit (ou la marque) est un produit que je consomme ou que j’aurais consommé naturellement et que c’est en accord avec mes valeurs et ma ligne éditoriale. Pour ces raisons, mais aussi parce que je ne veux pas que mon blog devienne uniquement un support publicitaire, je refuse plus de propositions que je n’en accepte.

A combien s’élève l’audience du blog ?

Cela dépend des périodes car il y a des moments de l’année plus chargés que d’autres en cuisine (Noël notamment). En dehors de ces périodes de rush, je tourne autour de 600 000 pages vues par mois par 250 000 visiteurs uniques.

Aspects financiers / rémunération

Les coulisses du blog - la cerise sur le maillot
Les coulisses du blog – la cerise sur le maillot

Il y a de la publicité sur le blog, pourquoi et quelle rémunération ?

Comme pour les articles sponsorisés, j’ai décidé de mettre un peu de publicité sur le blog en essayant qu’elle ne soit pas trop intrusive, dans le but d’amortir un peu les frais engendrés par cette activité. Le blog est totalement gratuit pour les lecteurs mais il a un coût : matériel photo, lumière, fonds, vaisselle, hébergement, plugins payants, logiciels… tout cela mis bout à bout représente une petite somme.

Le revenu de la publicité était faible au début mais il a progressé en même temps que la fréquentation du blog. Il dégage un revenu intéressant depuis que j’ai opté pour une régie : Mediavine.

Les collaborations avec les marques sont plus intéressantes et pas seulement financièrement parlant. J’ai fait de belles rencontres et de belles découvertes par ce biais.

En dehors de la publicité, le blog rapporte-t-il de l’argent et de quelle manière ?

Je suis également auteure culinaire. 8 livres sont parus à ce jour. Je ne sais pas si cela peut être considéré comme la monétisation du blog mais sans le blog l’opportunité ne se serait pas présentée.

Pour ce qui est des liens d’affiliation, j’en ai en effet glissé quelques-uns essentiellement pour des livres et ustensiles de cuisine mais le revenu est anecdotique. C’est certainement lié au fait que je n’ai pas particulièrement cherché à développer cet aspect.

Combien de temps faut-il compter pour pouvoir monétiser son blog ?

Il a fallu environ 2 ans avant que l’on me propose une rémunération pour des collaborations.

Quoiqu’il en soit, le blog ne me fait pas vivre aujourd’hui. J’ai conservé mon job de consultante freelance tout en réservant du temps pour mon activité de blogueuse. La rémunération que je tire du blog compense à peine le temps que j’y consacre mais je ne l’ai pas fait pour ça au départ.

Un conseil pour « bien démarrer »

Je n’en ai qu’un : faire ce que vous aimez, par passion, avec plaisir, le reste suivra !